Alaska 2023

Aujourd’hui va être une journée un peu plus difficile à raconter. C’est sans doute celle que j’ai le moins apprécié du séjour.
Non pas parce qu’elle est moins intéressante, mais surtout à cause de la même.
Aujourd’hui, nous sommes à Skagway !

Une journée sous la pluie

C’est la première fois depuis Vancouver que je vais toucher terre. J’ai hâte de me dégourdir un peu les jambes. Le bateau accoste relativement tôt ce matin, j’ai un stream prévu sur Twitch et je décide donc de me faire livrer mon petit déjeuner directement dans ma cabine.

C’est la première fois que j’essaie ça, c’est très efficace. Dans notre chambre, nous avons tous une feuille avec des cases à cocher représentant tout ce qui peut être servi pour ce repas. On peut commander ce que l’on souhaite, dans les quantités que l’on souhaite, et cela sera livré à l’heure prévue.

Mon lait, mes céréales et mes croissants avalés, il est temps de sortir sur le pont supérieur pour voir à quoi ressemble Skagway. Je sais que nous sommes arrivés, le navire ne bouge plus.

À l’extérieur, les nuages sont très bas et il pleut vraiment beaucoup. C’est assez normal en Alaska, c’est l’une des régions du monde où il pleut le plus souvent. C’est aussi une période de l’année où cette météo est plus fréquente qu’à l’habitude. En préparant ce voyage, je savais qu’il allait pleuvoir en quantité… De ce côté-là, je n’ai pas été déçu.

À notre droite se trouvent deux autres paquebots de croisière, c’est la fin de la saison pour ce type de navire et nous n’allons pas en croiser tant que ça sur notre route. Le plus long, je le reconnais, était au port de Vancouver lorsque je suis arrivé… C’était quand déjà ? Le 10… Mais quel jour ? Serais-je en train de perdre la notion du temps ? En vacances, c’est plutôt bon signe.

Skagway !

Pour la deuxième fois du séjour, je descends tout en bas du bateau et je sors. Je touche enfin la terre ferme, et je dois avouer que cela fait du bien. Le centre-ville est à quelques minutes de marche du port, et il est très facile de s’y rendre à pied.

Skagway est une ville qui a connu la ruée vers l’or, une période bien connue de l’histoire de l’Alaska et des États-Unis. C’est une époque où de nombreuses personnes affluaient en quête de richesses. Personnellement, je connais cette ville à travers les yeux de Picsou lorsqu’il est allé à la recherche de sa première pépite dans le Klondike. Le Klondike est d’ailleurs accessible en train depuis Sitka. Bien que désormais utilisé principalement à des fins touristiques, ces trains font partie de l’histoire des États-Unis.

Skagway est une ville vraiment charmante, une ville typiquement américaine figée dans le temps, où l’on peut facilement imaginer à quoi elle ressemblait il y a quelques décennies, voire un siècle. Les devantures des boutiques sont en bois, tout comme le sol sur lequel je marche. C’est assez petit, et je sais que nous en aurons vite fait le tour.

« On », parce qu’il est temps de lancer mon stream… Qui ne s’est pas déroulé comme prévu. Les nuages bas et la pluie perturbent les signaux 4G, rendant impossible la tenue du live dans de bonnes conditions. Les coupures sont systématiques, il n’y a pas un endroit où le signal passe correctement. Assez déçu, je décide, au bout de 10 minutes, de couper. Le prochain sera à Ketchikan, en fin de séjour, et j’espère que tout se passera bien. Il y a vraiment quelque chose de grisant à pouvoir être en direct sur Internet, à l’autre bout du monde.

C’est donc seul que je vais découvrir cette ville, où les boutiques ouvrent au fur et à mesure. Ce qui frappe le plus, c’est le nombre de boutiques vendant de l’or. Nous sommes dans la région parfaite pour cela, et ramener une pépite du Klondike a de quoi être symbolique. Je regarde brièvement le cours de l’or du moment, et je rentre dans l’une d’entre elles.

Autant le dire tout de suite, ce genre de boutiques est très similaire à des marchands de tapis, tout est négociable. Je demande à voir des pépites d’or, et on m’en montre une assez impressionnante, que je ne prends pas en photo. Je précise que ce que je souhaite est juste pour le souvenir et que je ne souhaite pas ramener quelque chose d’aussi gros. La personne décide alors de me montrer ce qu’elle a de plus petit, quelques grammes. Des petits poids, mais quand on les pèse au creux de sa main, ça n’a bizarrement rien de léger.

Le tarif qu’elle m’indique d’abord est assez élevé comparé au cours du moment. Je lui dis que je ne peux pas me permettre cela à ce prix. Elle appelle son responsable, qui va recalculer le tout. Je comprends alors que la négociation fait partie du jeu et qu’importe le tarif qu’il va me donner, il faut que je le baisse encore. Une fois ses calculs faits, celui qu’il me donne pourrait me convenir, mais je décide de le titiller un peu. Je propose un tarif qui est 75$ en dessous du sien, histoire de tomber sur une somme ronde, et surtout un tarif qui est 65$ au-dessus du cours. En ce sens, je sais qu’il aura toujours une marge commerciale. Il accepte ! Je suis propriétaire d’une pépite d’or que je vais ramener jusqu’en France… Et surtout ne pas perdre. J’ai son certificat d’authenticité, je sais d’où elle provient réellement dans la région. Ce n’est pas une pépite venue d’Afrique, comme beaucoup peuvent en vendre, c’est bien un souvenir de la région.

A la recherche des ours

Il pleut toujours, et il est temps de rentrer au bateau. Dans un peu plus d’une heure, j’ai mon excursion du jour et il est temps de me préparer un peu. Je rejoins donc le port, bien mouillé, et remonte dans ma cabine pour prendre les objectifs photos qui n’ont pas bougé ce matin.

Aujourd’hui, c’est l’occasion d’aller voir les ours sauvages et les aigles à tête blanche de Skagway. L’aigle est l’un des symboles des États-Unis, le voir dans son milieu naturel doit être quelque chose d’assez impressionnant… Tout comme l’ours d’ailleurs. Cet animal si imprévisible tient sa réputation.

Le périple du jour est assez loin de Skagway, il faut reprendre un bateau et traverser tout le fjord pour rejoindre la destination du jour. Je me retrouve dans un bateau similaire à celui de la veille. La différence est qu’il n’y a pas grand-chose à voir aujourd’hui, la brume et la pluie recouvrent le paysage et tout est relativement opaque à mes yeux.

Une fois arrivé de l’autre côté, nous rencontrons nos deux guides dont les noms m’échappent aujourd’hui. C’est un monsieur d’un certain âge qui fera la visite, tandis que quelqu’un qui est probablement de la même génération que moi fera la conduite de la navette.

Nous avons droit à un petit repas avant de partir, il ne me laissera pas non plus un souvenir impérissable. Un sandwich, des chips, une bouteille d’eau. Le strict minimum, ni bon, ni mauvais. Tous nos déchets doivent rester à l’endroit où nous mangeons. Les ours peuvent rôder assez près des habitations et les guides préfèrent gérer eux-mêmes cette étape.

Nous partons ensuite à la chasse à ces animaux… Ça a été l’après-midi la plus longue de ce périple en Alaska. Nous avons fait des tours et des détours avec la navette en espérant voir les ours, mais rien. Il pleuvait tellement qu’ils n’avaient clairement pas envie de se montrer.

Nous avons fait quelques arrêts, les guides sortaient leurs lunettes pour essayer d’apercevoir les aigles en haut des sapins, mais rien également.

Je pense que ce qui m’a le plus énervé, c’est le fait que les guides passaient et repassaient toujours aux mêmes endroits. Nous sommes constamment restés proches d’un cours d’eau, mais si les plantigrades ne se montraient pas une fois à l’aller, ils n’allaient pas se montrer non plus au retour.

Un peu déçu et désabusé, les guides nous annoncent que nous allons retourner au port. Nous tournons depuis environ 2h, sans rien voir, la pluie tape sur le moral. J’ai hâte de remonter à bord du Wonder, au chaud, dans un univers moins triste qu’ici… Et puis…

Ma voisine de droite crie avec une voix qui va résonner dans toute la navette : « sur la gauche là-bas !! » La navette ralentit au niveau du cours d’eau, de l’autre côté se trouve un ours… Plutôt une oursonne puisqu’elle est accompagnée de 2 petits oursons.

Ils sont là, à chasser le saumon. C’est très honnêtement le spectacle le plus mignon que j’ai pu voir. L’ours adulte apprend aux petits à pêcher. Pas n’importe quel saumon, elle se nourrit exclusivement de saumon femelle riche en oméga 3. Elle chasse avec une grande dextérité et ses petits l’observent, et essaient les mêmes gestes avec plus ou moins de succès.

Pendant tout ce temps, mon appareil mitraille littéralement ce que je vois. C’est fascinant, tout simplement fascinant. Ce sont des animaux sauvages, ils vivent ici, nous sommes chez eux.

Les guides nous disent que nous avons pris du retard, pour la bonne cause, et qu’il est vraiment temps de regagner notre navette fluviale avant de remonter à bord du Wonder. Je lâche un dernier regard aux ours, pour bien imprégner le moment et décide de ranger l’appareil.

Heureusement que cette partie a sauvé un peu le reste de la journée. Ce n’est pas une excursion que je recommencerai, même si la météo y joue pour beaucoup et qu’elle est bien évidemment imprévisible.

En rentrant, je décide de regarder mes photos pour en choisir celles qui sont les plus intéressantes. Le repas arrivera rapidement après, aujourd’hui il est au Triton. Le même restaurant que le 1er soir à bord.

Une soirée et des jeux

Je suis fatigué après cette journée où la pluie n’a fait que tomber. À table, mes voisins ont eu toutes leurs excursions annulées à cause de la météo. Je m’estime donc heureux d’avoir quand même pu réaliser la mienne aujourd’hui. Ils se souviennent des photos de la veille et me demandent si j’en ai d’aujourd’hui. Là encore, c’est avec des yeux ronds comme des billes qu’ils les découvrent.

En plus de les montrer à eux directement, je mets aussi ces photos sur le groupe Facebook de la croisière. D’autres personnes sur le bateau voient ces photos et j’aurai plusieurs fois pendant cette croisière de gentilles remarques.

À la fin du repas, nos serveurs nous proposent souvent des jeux, à base de crayons qu’il faut déplacer pour former d’autres formes. Par exemple, avec 6 crayons, ils forment un 9 sur la table et nous devons en bouger qu’un pour faire un 4. Nos 6 cerveaux semblent habitués à ce genre de choses et les énigmes ne font pas un pli. Le serveur principal passe alors à l’étape du dessus, avec une énigme orale du genre « qu’est-ce qui est au milieu de la mer, à la fin de terre, etc… » en anglais bien sûr. Je ne laisse même pas le temps aux autres de réfléchir une seconde « la lettre e »… Steeve me regarde avec des yeux ronds comme des billes « mais comment fais-tu ? Ce n’est même pas ta langue maternelle ?! »

Je lui explique que quand je forme une phrase en anglais, je visualise les mots que j’emploie dans ma tête. C’est donc pour moi assez évident, même si ce n’est pas ma langue maternelle, de comprendre cette énigme.

Je lui dis que discuter avec d’autres personnes en anglais était ma plus grande appréhension, n’étant pas sûr de mon anglais parlé. Ses mots étaient rassurants ce jour-là, que je n’avais pas à m’inquiéter là-dessus, parce que mon niveau était bon… Et qu’il n’aurait jamais pu faire la même chose dans l’autre sens.

C’est bon d’entendre ces choses-là, ça rassure, ça conforte… Et je pense que c’est peut-être ce qu’il manque à certains professeurs d’anglais qui ont essayé de m’apprendre cette langue dans ma scolarité… Des encouragements.

Le repas se termine, je retourne dans ma cabine pour passer la nuit. Je découvre la nouvelle œuvre en serviette, un ours… Tiens donc ^^ La peluche Mickey est aussi disposée sur le lit, en train de lire le dernier numéro de National Geographic.

Demain… J’ai hâte d’être à demain… Mon voyage va prendre tout son sens.

C’est une journée un peu hors norme qui se prépare. Une journée que j’aimerais revivre encore. Sur cette croisière, il y en a eu deux, celle-ci a été la première.

Un réveil de glace

C’est aujourd’hui que nous allons partir à la rencontre d’un glacier. Au moment du réveil, je sais qu’il va commencer à faire froid dehors, je décide de m’habiller avec ces vêtements qui ne vont pas me quitter de la journée.

Pour vaincre le froid, pas la peine de mettre une grosse doudoune, ce sont les couches successives de vêtements qui fonctionnent le mieux. L’air est le meilleur isolant.

Quand je sors, c’est un magnifique lever de soleil qui accompagne mes premières photos de la journée. Les couleurs du ciel et des nuages sont somptueuses.

Cette journée va se dérouler en deux temps. La première va consister à profiter du bateau et de ce qu’il a à offrir de particulier aujourd’hui, notamment en opportunité de rencontre avec les personnages Disney.

La 2nde, je vais pouvoir quitter temporairement le paquebot pour monter à bord d’un bateau plus petit qui pourra s’approcher au plus près du glacier.

À l’heure où je prends mon petit déjeuner, on ne sait pas encore quel glacier nous pourrons voir. Cela va dépendre de la météo et de la santé du glacier en question. Ce sont directement les autorités responsables de la forêt et du domaine protégé où nous sommes qui donnent les accords.

Avant d’aller à la rencontre des personnages emblématiques de la croisière, je vais chercher mon reflex dans la cabine et m’essaie aux premières photos. En scrutant l’eau, au loin, je vois quelque chose d’intriguant qui bouge. Un grand jet surgit de l’eau, je devine que c’est une baleine. J’ai un objectif en venant ici, en Alaska, avoir une photo de la queue d’une baleine qui plonge dans l’eau. L’œil dans mon objectif, je scrute l’eau à l’endroit où j’ai vu ce grand jet. Il ne faudra pas attendre bien longtemps avant de voir surgir de la mer cet énorme animal qui se laissera retomber sur son flanc en battant l’eau avec fracas. C’était un moment magique, suspendu, incroyable et bref. J’ai vu de mes yeux ce que je comptais voir lors de ce séjour. C’était là, à côté, mais en même temps si loin. Je n’avais pas l’objectif adapté pour réussir des clichés nets, mais je sais que j’aurai d’autres chances un peu plus tard dans le séjour

Les stars de la journée

Retour sur le pont supérieur. S’il y a une opportunité de voir Mickey et Minnie dans des costumes uniquement créés pour les croisières en Alaska, c’est aujourd’hui.

La queue se forme assez tôt. Il fait froid dehors, c’est aussi l’occasion de déguster un bon chocolat chaud. La star arrive, le patron vêtu de son costume de pêcheur jaune enchaîne les sourires et les photos.

C’est d’ailleurs assez curieux, vivre en promiscuité fait qu’on commence à connaître et reconnaître les gens qui nous entourent, Cast Members compris. C’est d’autant plus amusant quand on arrive à savoir, au fil des heures, quelle personne peut se cacher à l’intérieur de tel personnage.

Une fois Mickey fait, une nouvelle file est disponible pour Minnie. Elle sera habillée avec des vêtements très chauds qui lui vont très bien.

Je dois avouer que j’ai un problème avec les personnages, qu’ils soient en costume ou quand je vois leurs visages. Je me sens assez mal à l’aise d’interagir avec une peluche qui ne peut pas parler. Ces personnages-là, j’ai déjà prévu de faire l’effort de tenir la pose auprès d’eux. Pour tous les autres que je pourrais croiser lors de cette croisière, ça sera à cause de ma modératrice Twitch que je ferais cet effort.

Mais, comme je le disais plus haut, on arrive au fur et à mesure à savoir ou comprendre qui est qui… La fin du séjour sera donc plus facile, j’y verrai des humains plutôt que des peluches vivantes.

À la fin de la matinée, on commence à se rapprocher du glacier. On sait vers lequel nous allons aller, ce sera Sawyer. L’heure des excursions approche.

Le glacier

Il y a 2 excursions sur la journée, chacune d’elles comportant 2 bateaux d’environ 100 places. Autant dire que les places sont très chères pour pouvoir monter à bord.

J’ai choisi de faire la 2ème sortie, ce qui me permettra d’avoir le Disney Wonder et le glacier sur les mêmes clichés. Car pendant ce temps, le bateau continue sa route vers lui. Et même s’il ne sera pas aussi proche que nous, ceux restant à bord auront quand même la chance de bien apercevoir le monstre de glace.

J’observe ceux du 1er groupe partir et j’en profite pour aller manger un bout, me restaurer et continuer d’observer les paysages qui changent au fur et à mesure.

Après quelques heures d’attente, mon tour est venu. Je vais enfin pouvoir quitter le Wonder après 2 jours à bord… Certes, je ne gagne pas la terre ferme, mais ça permet de changer d’environnement.

Ce qui est impressionnant, c’est de quitter le paquebot alors qu’il n’est pas au port. Nous sommes en pleine mer, et si je tombe… Dommage pour moi… Aucun risque cependant, tout est toujours très bien organisé.

Sur le plus petit bateau qui va pouvoir s’approcher du glacier, on peut se placer soit sur le pont supérieur à l’air libre, soit sur le pont inférieur, bien au chaud. Je ne suis pas là pour rester enfermé, je suis là pour faire des photos, le pont supérieur sera mon emplacement.

Nous quittons le Wonder, on a la chance de pouvoir l’observer d’une manière inédite. Ces images de nous quittant le vaisseau sont gravées dans ma tête depuis que je les ai vécues.

Les paysages ressemblent toujours fortement à la Norvège, nous sommes dans des fjords. Ce qui diffère ce sont les blocs de glace que l’on voit commencer à se former au fur et à mesure que l’on approche.

Le silence se fait. Alors que nous remontons Tracy Arms, c’est un groupe de phoques qui s’offre à nos yeux… plusieurs centaines, regroupés ici, au calme et à l’abri de leur prédateur l’orque.

C’est avec un petit détour que le glacier Sawyer se dévoile. Majestueux, d’un bleu profond. Il vit, on l’entend, un bruit similaire à un coup de tonnerre avant que quelques morceaux se détachent. L’hiver approche, le glacier bouge énormément et la fonte estivale lui a fait beaucoup de mal cette année.

Ce silence est le signe que tout le monde est impressionné par ce qu’il voit. Et pour cause, c’est chose, ce monstre de glace est réellement quelque chose de très impressionnant. Son immensité, ses sons,… c’est très difficile à décrire.

Quand un bloc de glace se détache, après le bruit qui intervient tout de suite, les remous de l’eau et du bateau interviennent plusieurs heures après. Je fais un parallèle dans ma tête avec le Tsunami de 2004 en Asie. La grande vague de plusieurs mètres de haut est arrivée sur les côtes de nombreuses heures après la secousse sismique. C’est dans ces moments précis que l’on se rend compte que nous sommes tout petit, insignifiant… Et pourtant, nous faisons tellement de mal à toutes ces choses.

À l’image d’une taupe qui peut ravager votre jardin, l’homme ravage la planète. J’ai un exemple sous les yeux du résultat, j’en aurai un autre quelques jours plus tard.

Le Disney Wonder nous rejoint, mais il n’est pas encore temps de remonter à bord. Nous repartons plus en amont en retournant de là d’où on vient. En longeant le fjord, ce sont ses chutes d’eau majestueuses qui impressionnent. La glace de la calotte glaciaire fond, ce qui entraîne et forme ces chutes d’eau impressionnantes. Des mots de tous les guides, de toutes les excursions que j’ai pu faire sur le séjour, cette année on a perdu beaucoup de glace.

Le Wonder refait surface au détour d’une montagne. Il fait froid, il neige presque, après 2h30 d’excursions et d’une expérience hors du temps. Nous remontons à bord pour continuer notre périple en Alaska.

Frozen Night annulé & soirée

Monter à bord me fait du bien, il fait chaud dans le bateau. Je vais avoir le temps de regarder les photos que j’ai pu prendre avant de me rendre à la soirée prévue aujourd’hui.

Comme nous sommes à côté du glacier, c’est une Frozen Night qui s’offre à nous. Sur les autres croisières de la Disney Cruise Line, c’est généralement une Pirate Night avec feu d’artifice. Le froid oblige, la Reine des Neiges est de sortie… Enfin, pas tout à fait, puisque dehors le temps s’est gâté et le spectacle ne peut pas se tenir. Ayant pu le voir l’année dernière en Norvège, ce n’est pas dramatique. C’est donc dans l’atrium qu’un petit spectacle de danse avec Mickey et ses amis a lieu. La musique est bonne (Bonne Bonne) et du haut du bateau où j’observe la scène, je remue mon popotin en rythme… Je ne sais pas danser plus que ça.

L’ambiance est bonne à bord du bateau et il est venu le temps de dîner. Je rejoins ma table au Tiana’s Place, troisième et dernier restaurant en rotation du navire. Basé sur la Princesse et la Grenouille, c’est un repas qui sera accompagné d’un Jazz Band. J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce restaurant, c’est une très bonne découverte.

Mes compagnons de table me demandent ce que j’ai fait aujourd’hui. Je suis le seul à avoir fait l’excursion vers le glacier. Je leur montre quelques photos et découvre leurs yeux ébahis devant ces clichés. D’un point de vue général, concernant le travail que je peux produire, je suis un éternel insatisfait. J’apprécie mes photos, mais ne pense pas forcément qu’elles peuvent plaire à d’autres personnes.

Le fait est que ces photos sont appréciées de tout le groupe présent, et j’en suis très flatté, vraiment.

La journée a été éprouvante, ce n’est pas ce soir encore que j’irai au Cadillac Lounge. Si lors de la dernière croisière, le Keys (son équivalent à bord du Disney Magic) était ma maison, sur celle-ci, j’en ressens moins le besoin.

Je rejoins donc ma cabine, où ce soir un crapaud m’accueille. Ça tangue beaucoup. Pour rejoindre la ville de demain, Skagway, nous devons entrer dans l’océan. Tout le bateau tremble, dehors ressemble à une tempête. Étrangement, le sommeil viendra tout seul.

Aujourd’hui, c’est la 1ère vraie journée à bord du Disney Wonder. Nous sommes en route pour l’Alaska. Pas d’escale, nous restons uniquement en mer pour cette journée.

Réveil à bord du Wonder

J’ai une cabine intérieure, et le problème des cabines intérieures est qu’on ne voit pas la lumière du jour.

Nous sommes en pleine nuit, il fait noir, et je ne peux pas connaître l’heure sans prendre mon téléphone et m’exposer à sa lumière, ce qui risque de me tenir éveillé. Il y a bien un réveil posé à côté du lit… mais de l’autre côté du lit. Vous pouvez imaginer à quel point un lit de cette taille peut paraître grand pour une seule personne.

Mon seul moyen, étant celui de la facilité, me voilà à allumer mon écran. Il doit être environ 6h, mais cela était sans compter un nouveau décalage horaire. À Vancouver, le décalage est de 9h, et en se rendant en Alaska, il est de 10h. Subir deux décalages en moins de 24h est un peu trop pour ma personne ; en réalité, il est 5h du matin.

Si on prend en compte l’endroit d’où je viens, c’est une heure plutôt raisonnable. Je décide de ‘geeker’ un peu sur mon smartphone. Je dois au moins attendre l’ouverture du Cabanas dans 2 heures pour pouvoir y prendre mon petit déjeuner.

Aujourd’hui, c’est une journée entière en mer que nous avons. On pourrait se dire qu’il est facile de s’ennuyer lors d’une telle journée. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit l’année dernière, lors d’une journée similaire pour rejoindre la Norvège. Nous ne connaissions pas forcément le navire, ni même toutes les activités, et la première journée avait été un peu ennuyeuse. Celle-ci sera toute autre, j’ai retenu la leçon, et je regarde sur l’application de la croisière ce qui nous attend aujourd’hui.

À 11h, j’ai aussi une activité que j’attends avec impatience, un cours d’œnologie.

J’ai un automatisme depuis le premier jour de ma première croisière. À chaque fois que je sors de ma cabine le matin, je monte à l’avant du navire pour y voir le temps qu’il fait et y ressentir l’ambiance du jour.

Nous sommes en mer, en pleine mer, l’eau est à perte de vue. C’est une sensation et un sentiment particuliers, je n’aime pas les lieux clos. Celui-là, bien qu’il représente l’immensité de ce monde, me plonge quand même dans un endroit assez oppressant.

Le temps est couvert, le ciel est laiteux, mais tout est calme. Ça ne va pas durer.

Le petit déjeuner est l’un des moments que je préfère dans une journée, surtout avec un buffet à volonté et ses choix conséquents. Plutôt sucré que salé, les céréales, gâteau et croissant sont mes amis. Puisque c’est une journée qui va commencer sous le signe de l’alcool, je dois quand même avoir quelque chose qui tient un peu au corps.

Atelier Wine Tasting

Le moment que j’attends le plus est devant moi. Je me retrouve une nouvelle fois au Cadillac Lounge, non pas pour y déguster ses bons cocktails, mais cette fois-ci pour goûter quelques bons vins.

Comme la veille au restaurant, c’est avec d’autres personnes que je vais partager ma table. Moins gênant, car il s’agit d’une activité d’une heure, cela reste un moyen très sympathique pour rencontrer des gens. Les Américains sont très avenants, c’est toujours très intéressant de partager un moment avec eux.

Devant nous se dressent 6 bons verres à vin. 3 verres de vin blanc et la même quantité pour le vin rouge. Posons les bases. Je suis adepte de bons cocktails, c’est une petite passion que j’ai. Composer avec les saveurs et les couleurs est quelque chose que j’apprécie. Je tiens assez bien aux alcools forts…. Mais beaucoup moins au vin. Là où je peux, par exemple, passer une soirée à siroter plusieurs verres de Get 27 sans trop en ressentir les effets, le vin lui me fait l’effet inverse. Un seul verre suffit pour m’emmener dans d’autres contrées.

Je fais cette activité non pas pour ressentir les effets de l’alcool, mais pour en apprendre un peu plus sur le vin, que je commence à apprécier au fur et à mesure que mon palais gagne en expérience… Ou que je vieillis, si vous voulez.

Le sommelier commence son heure par une présentation du lieu où nous sommes. Il est vrai que ça reste intéressant, c’est un bateau Disney et chaque élément de décor n’est pas là par hasard. C’est donc avec de véritables pièces de Cadillac que ce lounge a été décoré avec soin par les équipes de Disney.

Il est temps de goûter au 1er verre de notre cours d’œnologie pour les débutants. On nous explique que pour apprécier un vin, il faut d’abord se fier à sa couleur, son odeur puis son goût. Le but est d’abord de se mettre d’accord sur les premiers aspects, avant de goûter et de découvrir le vin dont il s’agit.

Blanc sur rouge, rien ne bouge. Ce dicton français fait que nous commençons naturellement par un verre de vin blanc. Sa couleur est assez claire, au nez il est légèrement acide. Je n’ai pas la mémoire des vins que je peux déguster, mais celui-là me parle. Au goût, il n’est pas trop sucré, je devine que c’est un vin de l’Est de la France ou bien d’Allemagne. C’est gagné pour cette première bouteille, il s’agit d’un Riesling.

Les dégustations vont ensuite s’enchaîner un peu plus rapidement. L’activité ne durant qu’une heure, s’attarder sur chaque verre sera de plus en plus compliqué au fil du temps. Ce deuxième verre est un vin un peu plus complexe, il vient de France. À croire que les Français aiment complexifier les choses ? C’est un très bon Chardonnay que nous avons là.

C’est à cet instant que le fait d’être avec d’autres personnes à table commence à devenir intéressant. Nous pouvons comparer nos goûts, dire quel a été celui que nous avons préféré, pourquoi. C’est la partie la plus intéressante de l’activité pour moi.

Le troisième verre sera aussi un Chardonnay, mais de Californie cette fois. C’est là que je comprends la différence entre les deux, ce vin américain est plus sucré que son homologue français. Le sucre me parlant plus et étant amateur de vin liquoreux, je préfère le second.

Il est temps de passer aux rouges. Nous allons là aussi enchaîner entre vin européen et vins d’autres pays. Nous dégusterons un Chianti d’Italie. C’est un vin dont je commence à avoir l’habitude, il accompagne certains de mes repas dans une pizzeria non loin de mon travail. Je dois avouer que celui que je déguste est de bien meilleure qualité. Pour les vins étrangers à l’Europe, nous avons un vin de l’Oregon mais qui est d’origine française, un Pinot Noir. Puis, pour terminer, un vin très surprenant, très fort. Ce qu’on pourrait qualifier de vin à viande. Il vient du Chili, c’est un Cabernet Sauvignon.

Je sais que certains ne seront pas d’accord avec moi, mais les vins étrangers adaptés de nos cépages ont bien meilleurs goûts. Mes deux favoris ont été le dernier verre de vin rouge que j’ai pu déguster et le vin blanc de Californie.

Cette découverte et dégustation très intéressante se termine et il est temps de dire au revoir à mes convives d’une heure. Il est midi, et la meilleure chose à faire est d’aller manger un peu pour essayer d’effacer les traces d’alcool.

La course aux bébés

C’est sans compter sur toutes les activités que peut proposer Disney lors de cette journée où personne ne peut sortir du navire.

Ma préférée, que je ne peux manquer, c’est la course de bébés.
Le concept est simple : les bébés à quatre pattes doivent franchir la ligne d’arrivée d’un petit parcours en ligne droite, souvent attirés par des objets que leurs parents agitent pour leur donner envie de se déplacer.

Il n’y a pas beaucoup d’enfants en bas âge sur cette croisière, mais le petit nombre permet de faire deux petites courses et une finale.

Le plus amusant dans cette activité, ce sont les parents. Les voir tout faire pour attirer leurs enfants est assez comique. Du simple biberon agité en bout de ligne à… la télécommande de la télévision de la cabine ou même un smartphone… On sent qui sont les plus gourmands ou les plus attachés au monde audiovisuel.

Une après midi en couleur

Après une petite pause déjeuner au Cabana’s, j’ai passé une après-midi plus calme, alternant entre la découverte approfondie des boutiques du bateau et des moments de repos dans ma cabine.

En ce qui concerne les boutiques, je suis plutôt déçu. Étant sur la dernière croisière en Alaska de l’année, et le bateau entrant en cale sèche ensuite, ce que je vois ne me plaît pas vraiment. Il y a aussi beaucoup de choses qui manquent, notamment en ce qui concerne les articles proposés pour les 25 ans de la Disney Cruise Line.

J’avais également remarqué lors de ma première croisière l’année dernière que le choix n’était pas aussi vaste que je le pensais ou l’imaginait. Ce n’est pas un drame, étant donné que cette croisière a déjà atteint les budgets maximum que je pouvais allouer, ne pas dépenser pour des articles inutiles est préférable.

Le temps se rafraîchit à l’extérieur, bien que nous soyons toujours à l’intérieur des terres, nous continuons à remonter vers le Nord. Le capitaine ne souhaite pas encore entrer dans l’océan, et je comprendrai pourquoi plus tard. Dehors, nous oscillons entre brume et paysages me rappelant la Norvège, où les montagnes se mêlent à la mer.

Lors d’une de mes sorties sur l’un des ponts de la journée, je me suis adossé à la barre. Une personne sort et m’adresse la parole : « Vous avez vu derrière vous ? » Je me retourne et découvre le plus bel arc-en-ciel de ma vie. Il est là, devant moi, presque palpable, mais surtout entier. C’est l’une de ces choses qui m’émerveillent toujours, et la magie opère directement. Là aussi, sur cette journée, je me dis que j’ai de la chance de vivre tout cela.

Soirée du capitaine

La soirée arrive très vite. Il y aura bien un spectacle ce soir, ce qui ne sera pas le cas de toutes les soirées à bord. Pas de photos, car elles sont strictement interdites, mais les spectacles que propose Disney Cruise Line sont parmi les meilleurs du genre.

Cette soirée est aussi marquée par la soirée du capitaine. C’est l’occasion de revêtir quelque chose de plus cossu que le simple duo pull-jean dans lequel je suis. C’est aussi le moment où l’on peut déguster quelques verres offerts gracieusement par l’équipage, qu’ils soient alcoolisés ou non.

Un verre, puis un 2ème, et un 3ème… Cette journée qui a commencé par la boisson se terminera avec la boisson. C’est d’ailleurs avec un verre à la main que j’arriverai au restaurant du soir, l’Animator Palate.

Ce restaurant est sans doute celui qui surprend le plus et qui est le plus ludique. Il rend hommage à l’animation Disney. Quand vous arrivez pour la 1ère fois dans cet endroit, tout est en noir et blanc. La couleur arrivera progressivement tout au long de votre repas, pour donner place ensuite à l’animation de tous ces concepts. Je ne parlerai pas du bouquet final qui vous attendra ce jour-là.

Je suis le 1er arrivé à notre table et suis rapidement rejoint par mes convives d’hier qui partageront ce moment. Si hier, nous étions sur la découverte des autres, aujourd’hui il y a moins de formalisme.

On parlera essentiellement des parcs Disney. Les comparaisons entre Disneyland en Californie, Walt Disney World en Floride et Disneyland Paris. Tous remontent les problèmes que peuvent avoir chaque parc en plaçant que Disneyland Paris était mieux à ce niveau-là. Pour bien connaître la Floride et notre parc parisien, je pointe surtout le fait que ce sont des sujets qui relèvent plus d’une politique globale de la société et que les mauvais avis viennent avec l’habitude d’y aller régulièrement. Je ne regarde plus Walt Disney World de la même façon qu’au 1er jour, de même que je ne regarde plus Disneyland Paris de la même manière.

Il faut arriver à prendre du recul et voir objectivement l’état des choses. Steeve, qui travaille à Disneyland, souligne qu’effectivement les choix de la direction sont en ce moment très lunaires, alors qu’il s’agit toujours de l’activité la plus lucrative de la société.

La discussion était vraiment très intéressante et le repas passa très vite ce soir-là. Je ne le voyais pas, il y a quelques jours encore, être capable d’échanger autant dans une langue qui n’est pas la mienne, avec d’autres personnes. C’est très gratifiant personnellement.

Il faut toujours essayer de retirer le meilleur des situations qui peuvent nous arriver. Quelques jours avant la croisière, j’étais à Londres avec des amis. L’un d’eux a fait un malaise cardiaque, étant le seul à parler anglais, j’ai dû tout gérer avec les secours. Je me suis aperçu que tout le langage médical que j’avais, qui était utilisé par eux et par moi, venait des séries TV comme Urgences. Il ne faut pas se sous-estimer, et j’ai là aussi, malgré le stress de l’événement et le fait que ce n’est pas le meilleur qui soit, beaucoup appris.

Après cette petite digression, il est temps de rejoindre ma cabine. Je ne ferai pas un arrêt au Cadillac Lounge aujourd’hui, je pense avoir assez bu toute la journée. C’est un éléphant qui va m’accueillir dans la cabine ce soir-là. Je m’endors avec en fond le film Sister Act qui est disponible sur le service de VOD du bateau.

Demain sera la journée la plus glaciale du séjour.

C’est le grand jour, celui qui me verra monter à bord du Disney Wonder, celui qui me verra partir vers l’Alaska.
Nous sommes le 11 Septembre 2023.

Premier réveil au Canada

Le réveil se fait tout en douceur, vers 6h du matin à Vancouver. Je n’espérais pas me réveiller aussi tard. Avec le décalage horaire qui est de 9h, je pensais souffrir un peu plus de ce changement, mais lutter contre le sommeil la veille a été ma technique gagnante.

C’est face à une jolie vue de Vancouver que je prendrai mon petit déjeuner. Je ne prends même pas le temps de descendre pour voir ce que l’hôtel a à proposer de – bien trop – cher. C’est avec le café de ma chambre et mes gâteaux que j’ai amenés de France que je comblerai le petit creux que j’ai à cette heure.

L’heure de mon check-in à bord du Wonder est fixée à 11h30, le checkout de ma chambre est à 12h, j’ai donc largement le temps de me promener et de découvrir d’autres choses. Je décide de prendre ma douche et de sortir. Dehors, je sais que mon navire vient tout juste d’arriver. Il est temps de partir à sa rencontre.

Je descends tous ces étages qui me séparent du lobby, et en passant devant le bar sur lequel j’étais attablé hier, je vois 2 grosses cheminées dépassées. Elles sont ornées de la tête reconnaissable de Mickey : l’aventure commence maintenant.

Le Disney Wonder !

Il doit déjà être 8h30 lorsque je m’aventure à l’extérieur de l’hôtel. Le tempts est un peu couvert mais il fait bon et profiter du temps extérieur me fait du bien… Mais entre nous, je ne suis pas là pour ça.

Devant moi, en sortant, se dresse fièrement le navire qui va me porter jusqu’à ma destination. Il mesure 294 mètres de long. Ayant été à bord du Disney Magic il y a un an, ça ne m’impressionne pas vraiment. Ce que je note, c’est que dans ma tête tout un tas de sentiments commencent à se mêler. Je me pose le long d’une des barrières qui sépare le passage piéton de l’accès au port et mes pensées s’emballent.

Dans quelques heures, je serai à bord. Il y a 1 an jour pour jour, je quittais le Magic, aujourd’hui je monte à bord du Wonder. Je commence à réaliser petit à petit tout ce qui m’attend, c’est à cet instant précis que je me sais en vacances. L’année 2023 n’a pas été la plus simple, et c’est un gros sas de décompression que j’ai en face de moi. Autour de moi, les passagers du voyage précédent débarquent. L’expression sur leurs visages est unanime, ils semblent tous avoir vécu un moment très fort et sont tous un peu déçus que la fin soit ici et maintenant.

Après quelques longues minutes à rêvasser, je sors de ma léthargie pour faire quelques photos de mon bateau. La poupe (l’arrière du navire pour ceux n’ayant jamais vu Titanic ^^) est l’endroit le plus facile d’accès et le plus intéressant à prendre en photo. Elle fait face à la ville de Vancouver et présente un Donald essayant de peindre cette partie du paquebot. Chaque bateau de la Disney Cruise Line possède sa figure de poupe. L’année dernière, c’était Mickey qui était à cette place.

L’avant du vaisseau (la proue, toujours pour ceux ayant vu le film de Jake Dawson et Kate Winslet) permet d’apprécier toute la longueur du bateau avec la ville derrière. Tout cet ensemble est très photogénique, et je passe un certain temps à prendre ces photos et à admirer celui qui sera ma maison pour une semaine.

Monter à bord

Il est temps de remonter dans ma chambre, temps pour moi de me préparer. L’hôtel dans lequel je suis, le Pan Pacific, se situe juste au-dessus du terminal de croisière. Il propose un service permettant de déposer vos bagages directement sur le bateau. C’est donc rapidement que j’appelle la réception pour venir chercher mes quelques affaires. Le service est très rapide, c’est après moins de 10 minutes d’attente que quelqu’un viendra toquer à ma porte pour prendre ma valise.

Il me reste une heure avant de pouvoir monter à bord, c’est long… Je décide de descendre. Un dernier regard sur ma chambre magnifique et je ferme la porte définitivement. En descendant au niveau du terminal, je m’aperçois qu’ils ont un peu d’avance et ont déjà commencé les appels pour mon créneau horaire, parfait.

Je m’avance dans la file d’attente, en direction du check-in. Tout se fait rapidement et on sent l’efficacité américaine dans tous ces processus. C’est également dans le terminal que l’on doit passer l’immigration américaine. L’Alaska étant aux USA, il faut un Esta et passer l’immigration pour pouvoir y accéder. J’ai eu l’occasion de me rendre aux USA de très nombreuses fois et l’immigration est toujours ce qui prend le plus de temps lors d’une arrivée. L’avantage ici, c’est que seuls les ressortissants étrangers aux USA et du Canada doivent passer cette étape… Et nous ne sommes pas très nombreux. C’est donc avec une efficacité exemplaire que je passe cette nouvelle phase qui me rapproche un peu plus de la montée à bord.

Je suis maintenant dans une salle d’attente, tout le monde attend son tour avant de pouvoir franchir cette passerelle qui nous sépare du voyage. Si Disney avait un peu d’avance au moment du check-in, ils ont maintenant un peu de retard. C’est après une vingtaine de minutes que mon groupe est appelé à gravir la passerelle.

Je n’ai jamais été aussi proche de ce bateau, je suis devant, la porte est grande ouverte devant moi et les Cast Members accueillent les voyageurs en annonçant leurs noms dans le bateau. « Disney Wonder, please welcome Yann from France » cette phrase résonne encore. Je me souviens d’elle, comme je me souviens de celle que j’avais eu un an plus tôt.

Je suis dans l’atrium, à gauche Pluto s’amuse à accueillir également tous les visiteurs. Cette impression de déjà vu est très étrange. Le Magic et le Wonder sont très similaires, seule la thématisation change à quelques endroits, je connais donc ce bateau. Je sais m’y repérer très facilement et c’est d’ailleurs ce qui frappera certaines personnes présentes lors de la découverte en direct que je ferai sur Twitch. Je monte directement sur le pont supérieur et commence mon stream.

C’est toujours un plaisir de streamer à des centaines ou des milliers de kilomètres de là où sont les gens. J’ai une appétence particulière pour les directs et cet exercice me plaît particulièrement. Twitch est devenu un gros morceau de ma vie en 2023, j’apprécie cette plateforme et sa bienveillance à chaque instant.

Le grand départ

Une fois le live terminé, il est temps de me restaurer un peu. Le Cabanas s’offre à moi avec sa sélection impressionnante. Ce sera la cantine de mes petits déjeuners et de mes déjeuners, j’adore cet endroit. J’aime bien son ambiance, j’aime bien ce qu’il propose et il résonne directement comme l’idée des vacances pour moi.

J’ai sur mon dos mon sac et tous mes objectifs qui commencent à peser beaucoup, heureusement les accès aux cabines viennent de s’ouvrir. Je vais enfin pouvoir découvrir ma chambre… Direction le pont 6, je sais où je vais, je connais l’endroit… Ma chambre est la même que l’année dernière. Je me trouve donc devant la cabine 6311, prends ma carte d’accès posée sur le côté et j’entre.

Pour une personne seule, sa surface suffit amplement. Je défais mes affaires et commence à ranger un peu tout dans les nombreux espaces de rangement. Je suis ici pour une semaine, autant être à l’aise et se sentir comme chez soi… J’avoue que l’endroit est quand même mieux rangé ici que chez moi.

Il va être 16h, l’heure du départ approche, mais avant ça il est temps de passer le briefing de sécurité. En se regroupant à l’endroit écrit sur notre carte, on vous explique quoi faire en cas d’évacuation. Dans ces moments, je ne peux m’empêcher de penser à Titanic (décidément ^^), si toutes ces normes sont présentes aujourd’hui, c’est en grande partie à cause de cette catastrophe. Imaginer les milliers de personnes paniquant lorsque ce navire a sombré est quelque chose de glaçant (sans mauvais jeu de mots).

Après cet épisode sérieux, place à la fête ! Je remonte sur le pont supérieur et me place pour assister au show du départ. C’est la dernière croisière des 25 ans de la Disney Cruise Line à partir, son hymne résonne sur le bateau. Un son entraînant, qui donne la pêche, et qui pour moi est directement synonyme des vacances. Je l’ai rêvé ce moment, il est là ! Faire une croisière Disney, c’est comme faire partie d’une autre famille le temps d’un voyage. Vous le verrez d’ailleurs au fur et à mesure de ce récit… Une nouvelle famille et une ambiance dans un univers clos que je n’ai jamais ressenti ailleurs.

Vient le moment du grand show, celui qui signe le départ. Celui où les danseurs s’agitent en rythme avec Mickey et ses amis. Celui où le directeur de croisière « Trent » se présentera et pour lequel le compte à rebours « 5…4…3…2…1… You’re now officially on vacatiooonnn » sera donné. C’est aux sons des cornes du navire reprenant « Quand on prie la bonne étoile » que les hélices se mettent en route, le navire se met en mouvement… nous partons !

Je reste encore un peu sur le pont supérieur, me dirigeant vers l’avant du vaisseau. Faire des photos à cet endroit a quelque chose de magique, nous quittons Vancouver tous ensemble. Tous sont absolument impatients de voir et de découvrir l’Alaska. Nous passons le célèbre pont de Vancouver, les cornes résonnent à nouveau. C’est sur ce pont qu’a été tourné l’un des films « Destination Finale »… je vous laisse imaginer le destin funeste de cette histoire… la nôtre se passera bien mieux.

À l’horizon, l’eau à perte de vue. Alors que nous quittons Vancouver, la mer s’offre à nous. Je capte toujours la 4G, et pour moi qui ne décroche jamais des réseaux sociaux, c’est quelque chose de très important. J’ai l’eau en face de moi, je scrute l’horizon avec mes pensées dans les vagues… au moment où plusieurs dauphins se mettent à sauter à côté du paquebot. Je n’ai aucun doute sur le fait que cette croisière sera pleine de moments magiques, comme celui-là.

Diner avec des inconnus

La soirée commence et le moment le plus stressant va arriver pour moi. Sur les croisières, lors des repas du soir, il peut arriver que l’on partage sa table avec d’autres personnes. Étant seul, je sais que je ne vais pas y échapper. Je vais donc me retrouver avec d’autres personnes que je ne connais pas, à partager un repas d’environ 1h30 tous les soirs. Ils ne parleront sans doute pas ma langue, ils seront sans doute aussi timides que moi… j’espère que ça ira.

C’est au Triton que j’ai rendez-vous ce soir, l’un des 3 restaurants que nous ferons en rotation à chaque dîner. Le Triton est situé dans l’atrium du navire, relativement simple d’accès, ce n’est pas le restaurant le plus thématique. Sur le Magic, j’avais beaucoup apprécié son homologue, le « Lumière ». Celui-ci lui ressemble beaucoup, les « Belle et la Bête » laissant place à « La Petite Sirène ». J’arrive au restaurant, et un serveur me guide jusqu’à ma table dont le numéro sera toujours le même pour tous les soirs, la table numéro 22 (digne représentant des Côtes-d’Armor).

À ma table se trouve déjà l’un de mes convives, il se nomme Steve et me demande directement si je suis « Cast Member ». Steve est habitué des croisières solos, il est Cast Member à Disneyland en Californie et s’occupe des applications mobiles internes pour ce resort. Avec lui, le feeling passera tout de suite, la passion de Disney rassemble et aide beaucoup. Nous avons les mêmes idées sur ce que devient Disney en ce moment, ce qui engendrera des conversations passionnantes tout au long de cette croisière.

D’autres personnes viennent se joindre à nous, un autre Steve, un John… ils viennent de Californie, de Floride, d’Hawaï, du Texas… J’ai avec moi un échantillon de ce que peut être les États-Unis. Tous voyagent seuls, tous ne sont pas à leur première croisière. J’ai un niveau d’anglais correct, je ne pense pas être bon, juste correct, mais mon niveau ne m’empêche pas de m’exprimer. Entre eux, c’est facile, les Américains ne sont pas bloqués par la barrière de la langue. Je comprends tout ce qu’ils disent, tout ce qu’ils me demandent… et je parle. Je parle comme si je connaissais ces gens depuis longtemps. Je parle en anglais, pouvant ainsi juger de mon niveau. Je m’impressionne moi-même. Tous sont très sympathiques, et c’est avec plaisir que je vois ce stress de l’inconnu descendre pour simplement profiter du moment avec d’autres personnes. Je suis timide… mais ça ne veut rien dire ici.

Nos serveurs attitrés arrivent à notre table pour se présenter et présenter le menu du jour. J’apprécie énormément le saumon… je me dirige vers l’État même du saumon, c’est donc naturellement que j’inaugure ce voyage avec un (excellent) saumon. Vous avez ici un extrait du repas que j’ai pu apprécier ce jour… très honnêtement, je ne me souviens plus de ce que c’était. Je sais juste que c’était vraiment très bon et avec un service toujours impeccable de nos serveurs. Ils seront les mêmes chaque soir, ils vont apprendre nos goûts, nos préférences pour mieux nous servir jour après jour. Avec eux aussi, nous partagerons beaucoup de moments forts.

Le repas se termine, je ne cache pas que les conversations avec des inconnus ne peuvent pas durer tout un repas sans quelques blancs. Je sais que je les retrouverai demain, où nous nous raconterons notre journée. Avant de retourner dans ma cabine pour passer la nuit, je me dirige vers le Cadillac Lounge.

Le Cadillac Lounge est un bar, son jumeau sur le Disney Magic se nomme le Keys, c’est là que je passais mes soirées l’année dernière. Terminer cette grosse journée avec un cocktail est ce qu’il y a de mieux à mes yeux. Le « Jubilee By The Seas » a été créé uniquement pour ce 25ème anniversaire. Ça sera sans doute celui que je vais préférer lors de ce voyage. On a l’avantage de repartir avec un sous-verre et la recette du cocktail. Il est légèrement acidulé, et sa couleur bleutée restera sur ma langue plusieurs minutes. Ça me fait penser aux sucettes que nous avions étant plus jeunes.

Je suis fatigué, il est temps d’aller me coucher. Je distingue encore la côte dehors, le serveur du bar me dit que ce n’est pas quelque chose de récurrent. D’habitude à cette heure, nous sommes en pleine mer. La capitaine a dû juger bon de prendre des petits passages pour éviter la houle de la pleine mer.

Dans ma cabine, m’attend un petit chien fait avec les serviettes de la chambre. Chaque soir, un nouvel animal… je suis fatigué, je n’ai qu’une hâte : m’endormir… Demain sera le 1er jour où nous pourrons profiter pleinement du bateau. Demain est une journée qui se déroulera exclusivement en mer.